jeudi 22 juin 2017

Episode 10: Gourou

Pour célébrer la St-Jean Baptiste, un épisode spécial de 90 minutes!

Nos histoires:


Roch "Moïse" Thériault

Lorsqu'en recherche de soi, d'un sens à votre vie, il faut être prudent. Un gourou aux idéologies enivrantes pourrait en profiter pour vous hypnotiser, avant de retirer son masque, et montrer son vrai visage.

Wendigo

Une légende autochtone raconte qu'une créature assoiffé de sang et au cœur de glace rôde dans les bois à la recherche de chair fraîche durant les rudes mois d'hiver, et que sa faim est sans limite. Mais l'origine de cette légende est plus effrayante encore.

Les histoires et la trame sonore de l'épisode de cette
semaine proviennent de ma mère patrie, le Québec.
Malgré notre sanglante histoire, il y a de quoi être fière de qui nous sommes!

Pour écouter l'épisode:
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Bibliographie

Roch "Moïse" Thériault

« Le groupe de Roch 'Moïse' Thériault », Info-Secte, 2003
http://infosect.freeshell.org/infocult/phenomene/doc0009.htm
« Thériault dit Moïse (Roch) », Mémoire du Québec
http://memoireduquebec.com/wiki/index.php?title=Th%C3%A9riault_dit_Mo%C3%AFse_(Roch)
« Roch Thériault brise le silence », Cyberpresse, Michèle Ouimet, 2002
http://www.tagtele.com/videos/voir/64534/
« Roch 'Moïse' Thériault assassiné en prison », Daphné Cameron, La Presse, 28 février 2011
http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-faits-divers/201102/27/01-4374384-roch-moise-theriault-assassine-en-prison.php
L'heure Juste, entrevue avec Gabrielle Lavallée, TVA
« Roch Thériault rebaptisé Moïse », Tout le monde en parlait, Radio-Canada

Chronique Nécrologique
"L'ivresse de la St-Jean", Brigitte Breton, Le Soleil, 31 mai 2011
http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/editoriaux/201105/30/01-4404325-livresse-de-la-saint-jean.php
"Deux morts sur les plaines", GrandQuebec.com
http://grandquebec.com/nouvelles-quebec/saint-jean-tragedie/
"Une femme meurt écrasée par un bloc de béton", Catherine Handfield, La Presse, 16 juillet 2009
http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-faits-divers/200907/16/01-884803-une-femme-meurt-ecrasee-par-un-bloc-de-beton.php
"Victime d'un bloc de béton", Radio-Canada, 16 juillet 2009
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/441464/chute-beton


Wendigo
"Les peuples amérindiens de la Nouvelle-France", RepubliqueLibre.org
https://www.republiquelibre.org/cousture/IND.HTM
"Le massacre de Lacine: Un bain de sang oublié (1689), Gilles Proulx, Journal de Montréal, 4 mars 2017
http://www.journaldemontreal.com/2017/03/04/le-massacre-de-lachine-un-bain-de-sang-oublie-1689
"Il y a 325 ans, le massacre de Lacine", Jean-François Nadeau, Le Devoir, 5 août 2014
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/415182/il-y-a-325-ans-le-massacre-de-lachine
"Les martyrs de la Nouvelle-France", RepubliqueLibre.org
https://www.republiquelibre.org/cousture/MARTYRS.HTM
"Wendigo", Ar Soner, Encyclopédie du paranormal, 25 octobre 2015
http://www.paranormal-encyclopedie.com/wiki/Articles/Wendigo
"The terrifying tale of Swift Runner and the Wendigo", Nolan Moore, Knowledge Nuts, 19 décembre 2015
http://knowledgenuts.com/2015/12/19/the-terrifying-tale-of-swift-runner-and-the-wendigo/
"Le Wendigo: Une croyance amérindienne", Mireille Thibault, Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en Ethnologie des francophones en Amérique du Nord, 2011
"La légende autochtone et le Windigo", Le bâton de parole, 6 avril 2014
http://www.lebatondeparole.com/pages/general/histoire/diaporamas-et-legendes/les-legendes-autochtones-et-le-windigo.html
"Missionnaires de l’Est en Nouvelle-France", prêtre Lionel Groulx, Revue d'histoire de l'Amérique française, Volume 3, numéro 1, juin 1949, diffusé par Érudit
https://www.erudit.org/fr/revues/haf/1949-v3-n1-haf3163/801525ar.pdf
"
Documents du procès de KA-KI-SI-KUTCHIN (alias Swift Runner)", Bibliothèque et Archives Canada, Ottawa, Numéro de référence : RG 13, vol. 1417, file 138 A, 1879, 64 p.
"On Wendigo Psychosis",
Robert A. Brightman, Current Anthropology, vol. 24, n° 1, février 1983, p. 120-125.
"
La hantise et la pratique. Le cannibalisme iroquois", Ursula Chodowiec, Destins du cannibalisme (J.-B. Pontalis, dir) Paris, Gallimard, Nouvelle revue de psychanalyse, n° 6, automne 1972, p. 55-69.

Trame sonore

Patrick Watson: Brigittes Theme / Mr. Tom
Harmonium: Harmonium
Jorane: Work #3 / Battayum 2
Claude Lamothe: Déraillement / Ivan le terrible / Les Adieux / Ode à la lune
Nitram et les sept grammes: Boozie Goowie
Chienvoler: Le Chas
Lhasa: 1001 Nights
Yves Desrosiers: Saint-Martyr-Des-Damnés
Esker Mica: L'hiver est magnésium
Loco Locas: Wendigo

Comédiens

Mathieu Niquette dans le rôle de Roch Thériault
Marie-Michele Boutet dans le rôle de Gabrielle Lavallée
Miguel Doucet dans le rôle de Basil Johnston




Roch "Moïse" Thériault


Roch Thériault au palais de justice
Roch Thériault et Gabrielle Lavallée
Gabrielle Lavallée
La canne de Roch Thériault, aujourd'hui au musée québécois de culture populaire à Trois-Rivières
Le collier de Roch Thériault fabriqué avec une cote du squelette de Solange Boilard



Wendigo

Une représentation artistique de la créature Wendigo, peinture de Bootstep


Peintures autochtone Ojibwe du Wendigo

Représentation du Wendigo, artiste inconnu
Torture du Père Brébeuf par les Iroquois
Torture du Père Brébeuf par les Iroquois
Pratique du scalp par les Iroquois
Survivant d'un scalp par les Iroquois
Autochtones s'apprêtant à scalper un prisonnier

Représentation du cannibalisme autochtone
Plaque commémorative du massacre de Lachine de 1689
Peinture du massacre de Lachine de 1689
Deposition des Soeurs Sommillard suite au massacre de Lachine de 1689
À gauche: Coureur-Rapide (Swift Runner) après son arrestation
Restes humains de la famille de Coureur-Rapide trouvé à son campement, 6 août 1879
Document de procès de Coureur-Rapide, 1689

Transcription complète de la confession de Coureur-Rapide, 1689

« Nous avions construit notre teepee dans les bois. Au commencement de l'hiver, tout allait pour le mieux. Le gibier était abondant. J'ai tué de nombreux orignaux et cinq ou six ours. Mais, vers la mi-février, je commençai à me sentir malade. Pour comble de malheur, le gibier se raréfia et ma famille ne captura plus rien. On dut bientôt tuer nos chiens pour survivre pendant que je retrouvais quelques forces. Au bout d'un certain temps, je pus me rendre jusqu'à un poste de la Compagnie de la Baie d'Hudson sur la rivière Athabasca, pour me procurer quelques vivres à crédit. Je retournai ensuite à notre campement, mais les provisions ne durèrent pas longtemps. Très vite, on commença à ressentir, tous les dix, les morsures de la faim. Finalement, mon frère et ma mère décidèrent d'aller tenter leur chance ailleurs.
Je demeurai donc sur place avec ma femme et mes enfants. La famine s'aggravait. Nous restâmes plusieurs jours sans rien à nous mettre sous la dent. Je conseillai alors à ma femme de partir avec les enfants sur les traces de mon frère et de ma mère encore visibles dans la neige, dans l'espoir de trouver du gibier. Ma femme partit donc avec cinq enfants, me laissant un garçon de dix ans. J'espérais m'en tirer mieux tout seul.
Un matin, je me levai tôt. Mon fils dormait encore auprès des cendres du feu. Soudain, une abominable pensée me traversa l'esprit. Poussé par Wendigo, je m'emparai de ma carabine et je tirai sur mon fils. La balle entra par le sommet du crâne. Comme il respirait encore, je commençai à pleurer. Mais à quoi bon ? Je saisis mon couteau et le plongeai par deux fois dans son flanc. Hélas! Il s'obstinait à respirer. Je pris alors un bâton et commençai à frapper mon garçon jusqu'à ce qu'il fut complètement mort. Après cela, j'assouvis ma faim en mangeant sa chair. Je vécus ainsi durant quelques jours, extrayant même la moelle de ses os.
Puis, pendant quelque temps, j'errai à travers les bois. Malheureusement, je rencontrai ma femme et mes enfants. Je leur dis que mon fils était mort de faim, mais je remarquai aussitôt qu'ils se doutaient de la terrible réalité. Ils m'annoncèrent qu'ils n'avaient pas rencontré ma mère ni mon frère. Ils étaient sans doute morts de faim. Autrement, ils les auraient trouvés. Trois jours après cette rencontre, mon fils aîné mourut lui aussi. On creusa une tombe avec une hache et on l'ensevelit. Au bout de quelque temps, je réalisai que j'effrayais ma femme et mes enfants. Ils avaient peur de subir le même sort. Un jour, elle m'annonça qu'elle voulait me quitter avec les petits pour rentrer à Saint-Albert.
Le matin suivant, je me réveillai tôt. Je ne sais pourquoi, mais j'étais furieux. J'avais l'impression que tous les esprits mauvais avaient pris possession de mon coeur. Ma femme et mes enfants dormaient tout autour de moi Poussé par cet esprit mauvais, je pris ma carabine, et, plaçant le canon contre elle, je la tuai. Puis, je m'emparai de ma hachette et massacrai mes trois petites filles. Il ne restait de vivant qu'un seul de mes garçons, âgé de sept ans. Je le réveillai et lui ordonnai de faire fondre un peu de neige pour avoir de l'eau. Le pauvre enfant était trop affaibli par son long jeûne pour réagir à l'horrible spectacle qui se présentait à ses yeux. Je pris les corps de mes petites filles et les coupai en morceaux. Je fis de même avec celui de ma femme. Je brisai les crânes, afin de manger les cerveaux Je cassai les os pour en extraire la moelle. Mon fils et moi-même, nous avons vécu sept ou huit jours sur leur viande. Je mangeai celle de ma femme et de mes enfants, et mon fils celle de sa mère et de ses soeurs.
Finalement, je laissai là tous les ossements et me mis en marche avec le dernier de la famille. La neige commençait à fondre. Le printemps arrivait. Les canards revenaient et volaient chaque jour plus nombreux autour de nous. Je pouvais enfin survivre, mais je ne voulais plus revoir les gens. Je dis alors à mon fils que nous allions bientôt rencontrer du monde, qu'ils se rendraient vite compte que j'étais un assassin et qu'ils me tuerait certainement. Pour toi, lui dis-je, il n'y a rien à craindre. Dis tout ce que tu sais. Personne ne te fera de mal.
Un jour, j'avais tué de nombreux canards. J'étais à quelques kilomètres de Lac-aux-Oeufs où j'avais quelques parents. J'étais assis devant le feu. Soudain, je dis à mon fils d'aller chercher quelque chose à cinq ou six mètres de là. À ce moment, l'Esprit du Mal prit soudainement possession de mon âme. Dans le but de vivre plus longtemps loin des gens et de supprimer le seul témoin de mes crimes, je pris ma carabine et je tuai mon dernier enfant. Puis je le mangeai comme j'avais fait avec les autres. Quelques semaines après, j'étais pris par la police, à Saint-Albert, condamné à mort, et, dans trois jours, je vais être pendu.”

Robert Fiddler, le tueur de Wendigo

D'autres témoignages de cas de possessions par le Wendigo

Mentionné par Teicher et tiré des écrits de Saindon :
J.E. Saindon pendant sa tournée missionnaire, en 1933, est informé que Mme F. est malade. Elle ne veut pas sortir ni voir qui que ce soit, elle voit cependant à ses besognes domestiques. Il est dit au prêtre qu'elle est atteinte de la maladie du Windigo. Il lui est expliqué qu'il s'agit d'une étrange maladie plus rare en ces jours mais dont les Indiens ont grande peur car dans les dernières étapes de la maladie, ils croient qu'il est nécessaire de tuer le patient. Pour Mme F. tout étranger se métamorphose sous ses yeux en animal sauvage : loups, ours, lynx, etc. Pour se protéger, elle a le désir de les tuer mais cela lui répugne car, pour elle, ce sont des animaux humains. Mais ce désir de tuer devenant de plus en plus fort, elle s'isole de tous. Taciturne, elle reste dans sa tente, résignée à cette situation et ne peut dormir. Le prêtre insiste pour la rencontrer et lui assure qu'elle ira mieux après la confession et la communion et c'est ce qui s'est produit. (Teicher, 1960)

Certaines histoires citent un traitement administré à la personne au prise avec la psychose Wendigo qui a pu mener à la guérison. En voici un exemple recueilli par John M. Cooper, publie en 1933 :

C'était un Indien de la région du lac Saint-Jean dont le coeur commença à geler, un certain automne. Depuis quelques années, il devenait Kokotché à chaque hiver, mais cet automne-là, on s'aperçut du début de sa transformation et on lui fit avaler de la graisse bouillante. Il vomit alors un glaçon d'environ 10 pouces de longueur en forme d'homme et il a été définitivement guéri. (Clermont, 1978)

Une femme a ainsi un tel tourment que son époux ne peut quitter la tente une bonne partie de l'hiver de crainte qu'elle ne morde ou mange ses enfants ou même elle-même. En sacrifice, ils coupent ses cheveux courts et elle se rétablit. Par la suite, elle dit ne pas se rappeler de tout ce qu'on lui raconte de ce qu'elle a fait pendant cette période de temps. (Teicher, 1960)

Mentionné par Tyrell, en 1916 et cité par Teicher :
Wiskahoo était un homme gentil et d'une bonne nature mais des temps durs l'ont changé. Il était un bon chasseur et trappeur pour le castor mais avait de la difficulté à tuer du plus gros gibier tel un élan. Réduit à la faim, il tue l'un de ses enfants pour sauver les autres, ils sont ensuite recueillis par d'autres indiens. Cette situation cependant a affecté son esprit et il devient isolé. Il se joint ensuite à Tapappahtum, pour négocier de la viande qu'il a trappe. Pendant ce genre de commerce, il est de coutume d'offrir un peu de boisson. Ayant bu, Wiskahoo avoue qu'il est un mangeur d'homme, se déclarant ainsi possédé par un esprit mauvais. Il le répète à plusieurs reprises. Un homme vient l'attacher ce qui le calme aussitôt. De tristes pensées l'accaparent souvent et il est toujours surveillé. Ces pensées l'ont habité pendant trois années si souvent que les autres ont décidé de le tuer et ont brûlé son corps pour empêcher que son esprit ne revienne. (Teicher, 1960)

Au lac Brûlé, en 1811, réside une bande d'environ 40 Indiens Ojibwés. Plusieurs décèdent de famine et les autres mangent les corps des défunts. Seule une seule femme survit en tuant les autres, mais elle est mise à mort par d'autres Indiens ayant découvert son secret. Il y a eu un autre cas de ce genre où toute une communauté a mangé ses morts pour survivre. Dans ce cas, il y a eu un seul survivant. (Teicher, 1960)

George Nelson (1823) rapporte un cas de Wendigo qui a eu lieu près du lac Winnipeg autour des années 1812-1813: C'est vers la fin de décembre et un homme commence à dire à sa fille qu'il l'aime beaucoup au point qu'il veut en manger des morceaux. Ils sont trois personnes présentes, le père, la fille et le mari de celle-ci. À la nuit, le père se met nu et émet une sorte de long hurlement et ses dents claquent, il sort ensuite pour aller hurler dans les bois. La fille et son mari bloquent la porte. L'homme revient ainsi chaque nuit et chaque fois dort nu, et cela pendant un mois. Il ne veut manger que de la viande crue. Son visage montre qu'il est possédé par le démon. Il récupère cependant et redevient aussi gentil qu'avant. (Teicher, 1960)

Au poste d'Athabasca, un vieil Indien raconte l'histoire suivante. Au milieu de l'hiver, Wisagun, un indien Cri, déménage son campement avec ses familiers, qui comprend en tout environ une dizaine de personne, dont sa femme, un fils âgé de 9 ans et trois autres enfants. Souffrant de la faim, ils se déplacent car des buffles ont été vus dans les environs et ils croient leurs ennuis terminés. Mais ils ne trouvent aucun gibier et en sont réduits à manger leurs mocassins et leurs vêtements. Un troupeau est ensuite signalé dans les environs et Wisagun part à la chasse, cependant il est bientôt fatigué et revient au campement avec son fils Natappe. À son retour, il voit sa femme en train de dépecer un de ses enfants et se préparer à le manger. Il frappe alors sa femme et la tue ainsi qu'une autre femme présente et s'enfuit dans les bois par peur de la réaction des autres Indiens. Au cours de la nuit, ils reviennent et tuent tout le monde dans leur sommeil. Ils sont ensuite retrouvés par d'autres chasseurs. Wisagun et Natappe rapportent n'avoir mangé les autres qu'après qu'ils soient morts naturellement et dans le but de vaincre la famine. Peu après, ils partent rejoindre leur communauté mais sont accueillis très froidement. Après qu'ils aient planté leur tente, les autres préfèrent changer d'emplacement ne pouvant vivre près de tels individus. Furieux, Wisagun les rejoint et leur dit qu'il a en effet mangé toute sa famille, qu'il est un sorcier et qu'il leur jettera un sort pour qu'ils meurent tous. Il s'en va ensuite en canot avec son fils, mais le seul moyen de conjurer un tel sort est de tuer le sorcier. Deux hommes se mettent donc à leur poursuite. Wisagun est tué mais son fils demande la pitié en échange de tout révéler. Il est épargné et conduit au fort où il sera au service de la Compagnie pendant plusieurs années. (Teicher 1960)

Récit rapportée par Cameron en 1926 et mentionné par Teicher:
En mai 1885, à Frog Lake, les membres de la tribu Cri de Big Bear sont inquiets, il est question d'une vieille femme qui déclare vouloir manger de la chair humaine, elle affirme que si elle n'est pas morte avant la nuit, elle ne pourra être tuée et commencera à manger des enfants. L'observateur trouve les indiens rassemblés autour de la vieille femme en plein délire et souffrante. Il est suggéré de la soigner mais personne n'a de médicaments. La vieille femme est tuée et sa tête séparée de son corps, ce dernier est jeté à l'eau et la tête est brûlée pour éviter que le Wendigo ne revienne. Apparemment la femme a été tuée avec son consentement. (Teicher, 1960)

Mentionné par Henry Y. Hind, en 1863 et qui est cité par Teicher :
Le Père Andrieux résidant à Wamoutashing et oeuvrant auprès des indiens Tête de boule rapporte un cas intéressant. Il remarque qu'un indien se tient à part des autres. Le père finit par venir discuter avec lui et l'homme lui avoue une histoire survenue l'hiver précédent, il y avait alors une femme qui répétait souvent, je veux de la chair humaine, je veux manger de la chair humaine. Personne ne comprenait ce qu'elle voulait ainsi mais un beau jour elle a tué l'un de ses enfants pour le dévorer. Saisis d'horreur tous se sont enfuis devant cette scène. L'homme admet qu'à ce moment quelque chose a changé en lui et qu'il est disposé à embrasser la religion catholique. Il est dit que la femme était prête à être brûlée pour éviter un nouvel acte de cannibalisme. Il n'y avait pas alors de période de famine et la femme a été tuée. (Teicher, 1960)